Transformation du hameau agricole, restauration du château Napoléon III et réhabilitation des deux communs agricoles, Vallée de la Vouzance, Allier, 1990
Le château est implanté sur les coteaux de la vallée de la Vouzance, et domine le bocage Bourbonnais, donnant un point de vue remarquable jusqu’aux monts du Lyonnais. Il s’agit d’un domaine agricole de la fin du XVIIIème siècle, fortement remanié vers 1890 par l’architecte René Moreau (1858-1924).
A cette période, le pavillon de chasse à trois travées, flanqué d’une tourelle avec un bel escalier de pierre, est alors transformé en château (ajout de deux travées et d’une tour). Le rendez-vous de chasse se métamorphose en une propriété agricole rattachée à deux fermages. Un portail en fer marque l’entrée depuis la route départementale et donne accès à une allée bordée d’un alignement de cèdres implanté à la lisière du parc arboré et de l’herbage menant jusqu’à la cour du château. La pâture, paysagée telle une prairie ornée, fait office d’écrin et de premier plan pour le point de vue remarquable depuis la terrasse encadrée par les perrons, le bassin en margelle de pierres de Volvic et les jardins d’agréments composés de parterre de buis à chaque extrémité de celle ci. Attenant aux jardins d’agréments, vergers de fruitiers, large potager avec serre et bassin orné d’une statue de Saint François valorisent le domaine rural. Les communs du château adaptés à l’élevage en batterie comprenant basse cour, écurie pour chevaux de trait et d’attelage, étable à vaches, porcherie encadrent la cour d’utilité. Un important cuvage est construit, pour la vinification des vignes implantées sur les coteaux Sud de la propriété. Le château vacant dans les années 1970 fut rénové en 1990 en résidence principale.
Cette intervention architecturale des aménagements intérieurs, représente une rénovation importante comprenant la mise aux normes électriques, la création de trois salles de bain et une cuisine, réfection des murs et plafonds de stucs et boiseries, et la création d’un assainissement autonome. Ce travail de restauration a été réalisé avec un souci de préservation tout particulier de l’existant :
Les communs désaffectés depuis de longues années furent aménagés en logements locatifs en 1997 et 2000. La réhabilitation, soucieuse de l’existant, a conservé les percements d’origine et à étudier plus en particulier l’indépendance de chaque logement afin de minimiser nuisances, pour un vivre ensemble et un cadre de vie qualitatif sur le hameau. Les travaux intérieurs furent l’occasion d’expérimenter la technique de béton de chanvre en réutilisant le plancher existant faisant office de banchage perdu. Les planchers intérieurs ainsi conservés, la dalle de chaux/chanvre permet une bonne isolation acoustique. La correction thermique est assurée par les enduits intérieurs et extérieurs, la constitution des murs en moellon de pierre de granit de chaux et de terre locale permettant une bonne inertie du bâti. Chaque logement possède un chauffage individuel avec un poêle à bois qui assure un bon confort tout l’hiver avec un bois de chauffage provenant des coupes d’entretien des boisements de la propriété. Depuis 2019, un chauffage collectif à copeaux de bois assure un confort de chauffage centralisé à la globalité des 5 maisons d’habitation du hameau des Boirôts.
« Tous les bâtiments, depuis la charretterie jusqu’à la bouillerie, avaient besoin de réparations. Il aurait fallu construire une succursale pour les fromages, mettre aux barrières des ferrements neufs, relever les hauts-bords, creuser la mare et replanter considérablement des pommiers dans les trois cours ».
– « Bouvard et Pécuchet », Gustave Flaubert
Maître d’ouvrage : Privé
Mission : complète
Surface : 400m2