Conception d’un parc d’agrément aux abords de château fortifié en parti de la fin du XVIe siècle. Parc mixte composé d’un parc régulier dessiné par des vestiges d’allées cavalières et un parc paysager fortement replanté récemment.
Histoires des communes de l’Allier, André Leguai: « Il y eut des seigneurs, au moins dès le XIIIe siècle. Au XVIe siècle parmi les possesseurs de ce domaine le plus marquant fut Antoine Minard, Conseiller puis président du parlement de Paris partisan des Guises et adversaire de la réforme. »
Le château se situe dans la vallée de la Queune, sur le versant qui fait face aux châteaux de la Presle et des Meslay. Il a conservé un corps de bâtiment qui malgré les nombreux remaniements a gardé un certain esprit de son passé témoignant ainsi de sa gloire au XVIe siècle avec son possesseur Antoine Minard.
Histoire de la commune, 1924 : « Aux abords de ce château, enserré entre deux tours inégales, comme par deux contreforts, se voient les traces d’un profond et large fossé, depuis le glacis de la terrasse, jusque vers le chemin du domaine. Ce fossé tournait à angle droit, longeait un monticule à l’occident; la haie paraît en circonscrire l’étendue. Il devait être coupé par un pont levis aboutissant à une poterne, près de l’emplacement d’une petite claie mouvante, en face d’un chemin creux qui conduisait à la rivière.(…) Cette longue ceinture de fossés avait été établie pour protéger une forteresse bien plus importante que la construction dont nous nous occupons, et qui l’a remplacée. Le domaine présente au nord une façade dénudé de tout intérêt. Une vaste cour d’honneur en esplanade, dominant le fossé, la terrasse était défendue par une raveline, sorte de demi-lune avancée sur le rempart bien maçonné. Le puits à la margelle armoiriée, était dans l’enceinte. Les bâtiments qui formaient l’aile gauche, la porte, les murs et la chapelle, ont depuis longtemps disparu, les titres de propriété de la fin du XVIIIe siècle en conservent seuls le souvenir. Le gros colombier rond, qu’ils mentionnent souvent, a été raccordé postérieurement à la partie disparu des bâtiments. »
Ci dessous, une restitution de l’état XIXe a été effectué pour mieux comprendre la palimpseste paysager :
1- Allée principale, depuis le hameau des Douets: La route est élargie à l’approche de l’accès, la façade Sud donne sur une cour d’honneur. La tour d’angle s’impose dans la perspective du visiteur, et depuis le fond de vallée, la tour domine. L’accès se rétrécit jusqu’à la construction, ce qui laisse penser à un pont et des douves en défense sur la façade Sud
2- Allée de service, large donnant dans la cour des communs: la Grange (plus petite que l’actuelle) s’impose avant l’entrée; un autre bâtiment en travers de l’accès doit représenter un porche.
3- L’allée dessinée sur le plan semble plus correspondre à un point de vue , ou alors à un projet d’allée d’ornement à travers un parc d’agrément donnant sur la route communale
4- Chemin d’accès usuel depuis la route communale par la métairie, terminant en cul de sac dans un herbage (ancien chemin menant à la Queune), planté d’alignement d’arbres.
Une certaine noblesse de l’architecture a su perdurer, l’environnement s’est profondément modifié et dégradé. En effet, les changements de destinations du bâti ayant évolué d’une place forte, à un domaine d’exploitation agricole, à une demeure résidentielle, la structure du lieu a terriblement souffert. Ce qui nuit à une lecture d’ensemble cohérente de cette ancienne place forte. D’autre part, l’espace autour des bâtiments s’est terriblement restreint et a été trop planté, ce qui conforte une sensation de fouillis déstructuré.
Les alentours du site ont été profondément bouleversé par une urbanisation de l’espace rural et notamment les extensions d’exploitation agricole et les voies de communication, comme la voie ferrée, s’imposent dans le site ainsi que certaines extensions d’exploitation agricole.
Afin de valoriser l’architecture, il paraît impératif de répertorier les espaces et les éléments distinctifs existants qui valorisent le lieu et de proposer des aménagements paysagers afin de protéger les sites des agressions extérieures.
Il semble important de se référer à une période historique de composition afin d’apporter des bases de structure à l’environnement du château. Ceci sans avoir pour objectif une restitution d’aménagement.
L’objet du projet était, en premier lieu, de mettre en valeur le glacis du château, effacé par une plantation d’exploitation forestières dans les années 1970, puis de restructurer l’arboretum où les arbres remarquables s’organisent autour de la pelouse pour magnifier le lieu à la manière d’un parc paysager.
Ces arbres remarquables, rafraichis d’une taille douce et d’un dégagement des houppiers, avec l’espace dégagé, vont pouvoir s’épanouir au maximum et développer leur plus belle silhouette. Parmi ces arbres, on peut compter un orme champêtre, espèce désormais majoritairement disparue en Europe. Pouvant mesurer jusqu’à 35 mètres de hauteur et vivre jusqu’à 400 ans, l’orme est sensible à la graphiose, maladie qui est responsable de sa disparition et qui se propage à cause d’un champignon microscopique. À travers le redessin du parc paysager, il était important de mettre en valeur cet arbre remarquable en particulier.
Une promenade toute autour du domaine a également été dessinée avec une double haie, un potager a été hiérarchisé pour une composition homogène, à côté duquel se trouve un verger, riche de 32 espèces. On retrouve parmi ces 56 plants, des poiriers, des pruniers, des abricotiers, des cerisiers, des cognassiers se déclinant chacun en plusieurs variétés.
La comparaison des photographies aériennes révèle la disparition des haies qui structuraient l’environnement du château et préservaient le site des agressions extérieures tout en créant des plans successifs et donnant un point de vue sur le paysage bocager remarquable du Bourbonnais. La photographie récente met en évidence la plantation d’alignement, la création de la plantation de rapport au détriment des herbages. La construction de nouveaux bâtiments de stabulation visible depuis sur le point de vue depuis la cour nuit au site. L’imposante place forte du XVIe siècle tend à disparaître au profit d’un paysage banalisé d’agriculture intensive.
Localisation : Allier
Mission : Etat des lieux, analyse et proposition pour la mise en valeur du lieu en maîtrisant les plantations surabondantes aux abords.
Maître d’ouvrage : privé
Coût global : 100 000 €