Rénovation d’une longère et extension contemporaine, Pays d’Ouche, Eure
« À partir du Second Empire, les fermes-modèles ont introduit une disposition des bâtiments originale. Traditionnellement trois types se partageaient la Normandie : la cour fermée aux bâtiments jointifs en carré, la cour ouverte dans laquelle l’habitation, le bâtiment des animaux et celui des récoltes disposés en U étaient séparés, enfin la cour-masure aux nombreux édifices dispersés dans une prairie complantée ceinte de haies. »
– Les fermes modèles du XIXe siècle en Basse-Normandie. Pierre Brunet
Cette longère normande, appelée aussi maison/ferme parce qu’utilisée à la fois comme logement et comme étable pour les animaux de la ferme, se situe dans le pays d’Ouche. L’architecture et l’implantation de ces fermes caractéristiques de ce paysage sont de type « diffus ».
En effet, chaque bâtiment, distant les uns des autres, se distingue par leur fonction. On trouve ainsi sur une même parcelle, le fournil, la laiterie, la cave, la cidrerie, la grange, le poulailler…
À l’origine donc, cette longère se situe dans un ensemble bâti caractéristique de construction en pans de bois et de torchis sur un soubassement de silex et couvert de toiture de chaume. L’ensemble ainsi constitué se développe dans une « cour plantée » de pommiers et l’accès se faisait par le Nord.
La ferme comme de nombreuses exploitations paysannes de l’après-guerre vivaient d’un élevage diversifié. Dans les années 1970, en mauvais état, la maison fut délaissée au profit d’un pavillon moderne en lisière de cet ensemble. Puis, devant les travaux importants à réaliser sur cette architecture vernaculaire en perte d’intérêt, la parcelle recevant les bâtiments fut revendue comme de nombreuses longères transformées en résidence secondaire dans la région.
La maison fut revendue en 1972, le pignon Ouest était éventré, les travaux de structures importants dont la restauration des pans de bois, colombages et torchis ont été réalisés à cette période. L’orientation de l’accès à la maison fut transformée, avec une façade principale donnant sur un jardinet au Sud. Entre 1990 et 2010, de nombreux aménagements se sont succédé jusqu’à la création d’une extension en ossature bois pour la création d’une pièce supplémentaire à l’arrière.
Aujourd’hui, le statut de résidence secondaire n’a pas changé, avec un jardin de plantes rustiques donnant sur un carré de roses et un abri jardin en bordure du pré-verger. Une collection de pommiers de variétés anciennes a été constituée depuis le début des années 1990. La récolte des pommes est destinée à la transformation en jus et cidre.
Maître d’ouvrage : Privé
Mission : maîtrise d’œuvre complète
Surface habitable : 160 m²