Aménagement paysager d’un jardin nourricier au cœur du Domaine des Mourguettes dans le massif d’Uchaux, Vaucluse, 2021.
« Le vin sait revêtir le plus sordide bouge
D’un luxe miraculeux,
Et fait surgir plus d’un portique fabuleux
Dans l’or de sa vapeur rouge,
Comme un soleil couchant dans un ciel nébuleux.«
-Le Poison, Charles Baudelaire, Les fleurs du mal
Un peu de merlot, beaucoup de grenache, de la syrah et du mourvèdre, quelques seaux de clairette, roussanne, counoise, vaccarèse et cinsault.
Isabelle Guichart
Quelques précisions sur le terroir et les terres arides des Mourguettes, laissons Isabelle Guichard, paysanne et vigneronne décrire son « terroir du crétacé » : « Je résumerai donc en soulignant que les vignes de Mourguettes sont plantées sur ce terroir assez unique dans la Vallée du Rhône composé de grès blancs et roux à ciment calcaire datant de la fin de l’ère secondaire, du Crétacé supérieur. La roche mère affleure par endroits ce qui limite naturellement les rendements de manière drastique car les racines des ceps de vigne ne disposent pas de beaucoup de matière organique. »
Les propriétaire du domaines, Isabelle et Arnaud Guichard ont émis le projet de construire un chai dans le vignoble comprenant une habitation, l’architecte Marc Reynaud s’en ai donc chargé en proposant une architecture minimaliste et contemporaine. Un bâtiment en longueur doté d’un patio, vient s’insérer dans le site offrant une vue imprenable sur les vignes et le paysage d’Uchaux. Le choix d’une architecture engagée dans la transition écologique a été l’élément fondateur aussi le bâtiment est issu essentiellement de béton de site c’est-à-dire de prendre de la terre sur le site pour constituer le béton de construction. Les objectifs de l’aménagement paysager du site était de créer un jardin pour accueillir les visiteurs du vignoble et un jardin d’agrément. La particularité du domaine Mourguettes est la culture en biodynamie, qui reflète l’engagement des propriétaires pour le respect de la terre, Isabelle Guichard l’explicite dans son Précis à l’usage de ceux qui pensent que Demeter n’est qu’une déesse grecque paru aux Editions de l’épure en 2017.
Le jardin vivrier a été choisi pour agrémenter les abords, le jardin de rapport vise à n’employer que des plantes de production pour offrir une culture nourricière. Un des enjeux était de trouver de l’ombrage pour protéger l’ouest du bâtiment du soleil de fin de journée estivale, ainsi des arbres hauts sont proposés pour protéger le lieu des fortes chaleur, conséquences directes du climat très sec et calcaire. Pour le confort d’été, un travail poussé sur les couvre sols a été mené, en optant sur une couverture d’herbes aromatiques exploitable au quotidien. Une des contraintes forte du sol est la présence de la roche mère à fleur du terrain naturel. Cela rendait la plantation d’arbres de haut jet plus difficile puisqu’il était nécessaire de trouver des « failles » dans le terrain. Il fallait donc choisir des arbres de haut jet cultivés en racines nues pour assurer la reprise dans ce sol si ingrat et non pas des arbres à mottes trop importantes.
Maître d’ouvrage : Privé
Mission : maîtrise d’œuvre complète
Surface habitable : 160 m²