Au cœur de la campagne Bourbonnaise au pied de la rivière la Besbre, se situe le château de Bompré qui fait depuis plus de 20 ans l’objet d’une restauration de qualité tant pour son patrimoine bâti remarquable que pour son environnement et site naturel. Le classement du château au titre des monuments historiques est en parti du aux travaux de sculpture réalisés pendant la période de laRenaissance italienne. En effet pendant cette période, de nombreux artistes italiens s’étaient implantés dans cette région de l’Auvergne.
Ainsi, les jardins contemporains construits autour des délaissés des abords du château furent fortement inspirés par les créations italiennes en accord avec la douceur du climat remarquable pour ce territoire réputé froid et sec. Se sont alors succédés parterres, jardin potager, verger, roseraies, bosquets, allées, vignes, bassin de baignade… Toutes ces interventions ont fait l’objet d’un premier prix décerné par l’association des vieilles maisons françaises en 2011.
A la suite de cette période, un bassin de baignade fut implanté en contre bas du pignon Est tout contre les caves du château servant ainsi de local technique pour la pompe à chaleur. La forme du bassin, le choix d’enduit et la plage en pierres de Volvic naturelles donnent un aspect tout-à-fait rustique rappelant les réservoirs à poissons ou les abreuvoirs à chevaux se trouvant à proximité des grandes propriétés. La porte Nord surmontée d’un magnifique linteau sculpté datant de la fin du XVIème siècle, a été l’objet d’une recherche en lien avec l’Architecte des Bâtiments de France. Plusieurs prototypes ont été proposés avant validation ; l’ouvrage fut réalisé par un ferronnier d’art dans la localité. Les pièces du corps principal du château alors divisées par des cloisonnements au XIXème siècle ont été épurées pour retrouver les volumes des pièces d’origine de la construction. Des fresques lors de ces travaux ont été mises à jour, ce qui a bousculé l’aménagement de l’étage.
Il y a également eu une demande spécifique pour l’aménagement d’une salle de bain dans une pièce de 50m2 ouverte sur l’esplanade Sud du jardin grâce à deux grandes baies. Afin de préserver le volume de la pièce, la cheminée fut conservée dans la salle d’eau, l’ancien galandage et l’alcove utilisés pour accueillir d’un côté de la porte un large dressing et de l’autre un WC avec une douche à l’italienne accessible par une porte dérobée. La baignoire fut installée au milieu de la pièce, sur un sol de carreaux anciens de terre cuite. La difficulté résidait à trouver un passage pour les évacuations dans un plancher ancien dont la structure à la « française » laisse apparent en sous face les solives et sommiers décorés de fresques.
Après cette vague de travaux, un parterre sur la terrasse Sud du Château fut créé pendant l’hiver 2018, afin de restreindre la venue des voitures prenant l’habitude de se garer trop près de la façade. Les parterres, véritable structure ornementale des jardins, se trouvent enrichis par des motifs de broderie en entrelacs de santoline et de rosiers anglais. Les bordures de buis sont remplacés par des houx crénelés, ersatz de buis attaqués par la pyrale dans cette région de l’Auvergne.
La toute dernière phase de travaux concerne les dépendances attenantes au château. Le bail de fermage prenant fin, les dépendances se vident du cheptel de vaches charolaises installées depuis un an dans un bâtiment d’exploitation aux abords du château. Cependant, les prairies sont préservées et les bêtes continuent leur gestion pastorale. En effet, le troupeau fait parti intégrante du cadre paysager, il participe à la beauté de la vue, et il représente un composant indispensable d’une « prairie ornée », tableau incontournable des parcs paysagers. Les vaches, partie intégrante du décor, animent parfaitement le point de vue sur le bocage bourbonnais que l’on embrasse depuis la terrasse Est du château en surplombant le bassin de baignade.
A l’inverse des jardins sophistiqués et ostentatoires situés au Sud de la façade du château, la cour de ferme donnant accès aux engins agricoles et aux voitures au Nord est traitée de façon très fonctionnelle. Le revêtement de sol est constitué de graviers provenant du lit de la Besbre ; un parterre d’herbe et un ancien mail de tilleul sont les rares points de verdure, et les détails de bordures sont traités avec simplicité et rusticité grâce à des matériaux bruts comme le métal et le béton, souvent employés aux abords des fermes.
L’entrée du garage est aménagée comme un porche de ferme, l’ouverture recouverte d’une vêture de planches de chêne brut ajourées remonte jusqu’à la rive de toiture, scindant le bâtiment des communs en deux parties en référence aux larges entrées de granges.
« C’est un jardin qui tourne au gré de la journée autour de la demeure. L’eau n’est jamais très loin toujours un peu présente. La qualité du vin produit s’améliore d’année en année. Il faudra songer à transformer les dépendances ou la ferme pour que les enfants puissent profiter de Bompré avec leur famille et leurs amis ».
«Les jardins de Bompré ont fait l’objet de transformations et d’un entretien suivi depuis plus de vingt ans. Le temps et la durée de l’établissement des végétaux dans un jardin sont des facteurs importants à évoquer avec les propriétaires dès l’esquisse du projet. La réussite et la pérénité de l’oeuvre résident exclusivement grâce à la persévérance des personnes en charge du jardin et les moyens employés pour faire perdurer le lieu. La restauration de la grange attenante à la propriété classée est une phase importante dans la transformation de la propriété : elle marque le passage du site d’utilité en un lieu de résidence. L’aménagement de la cour de ferme traité avec simplicité en contraste avec les jardins de Bompré permet de conserver toute l’authenticité liée à son ancienne fonction »
– paroles d’usagers
Maître d’ouvrage : SCI Bompré
Mission : aménagement des jardins et interventions ponctuelles dans les aménagements intérieurs et transformation des façades. Permis de construire, déclarations de travaux et chantier.
Surface : 9HA pour la surface des jardins, 400m2 pour le château et ses dépendances
Entreprise de paysage : Fugier espaces verts, SARL J Da Sylva pour l’entreprise de maçonnerie.